Le vol rando est une pratique particulière du parapente profitant du faible encombrement et poids de ce dernier pour associer la randonnée au vol libre.
Cette rando peut parfois se faire sur un site de vol libre "classique" (par exemple la célèbre randonnée du Pal de fer entre l'atterrissage de Lumbin et le décollage de Saint-Hilaire) mais le plus souvent les randonneurs volants profitent de leur moyen de locomotion pédestre pour fuir les sites surpeuplés et décoller de superbes sommets sauvages totalement inaccessibles en voiture.
Le vol bivouac est une forme particulière du vol rando et du cross consistant à faire de la distance en vol et à pieds sur plusieurs jours en autonomie complète (emport de nourriture et d'un sac de couchage).
Bref historique[]
Dès les débuts de l'histoire du parapente, quelques alpinistes virent dans ce planeur de poche un formidable moyen de redescendre rapidement et efficacement après une ascension. Par la suite, avec l'amélioration des performances permettant aux parapentistes de rester de plus en plus longtemps en l'air et de voler de plus en plus loin, cette pratique est devenue marginale parmis le nombre croissant de nouveaux pratiquants. Dernièrement, avec le dévellopement de nouveaux matériaux (tissus, suspentes et sellettes) permettant d'alléger les parapentes, le vol rando est revenu à la mode comme l'atteste la diversité des voiles destinées à cette activité : presque toutes les marques de parapente proposent aujourd'hui une voile montagne.
Réglementation[]
Pour voler en parapente en France, quelques règles simples s'appliquent :
- il faut l'autorisation des maires de la commune du décollage et de la commune de l'atterrissage
- il faut l'autorisation des propriétaires des terrains de décollage et d'atterrissage
- il faut avoir souscrit une assurance en responsabilité civile couvrant la pratique du vol libre (Responsabilité Civile Aérienne)
Ces conditions sont toujours remplies en partant d'un décollage officiel et en arrivant sur un atterrissage officiel pour lesquels des autorisations globales ont été accordées par les communes, mais rarement lors d'un vol rando. Les randonneurs volants demandant rarement une autorisation sont donc généralement dans l'illégalité. En pratique, l'aspect le plus sensible de cette illégalité est le terrain d'atterrissage : un beau grand pré plat parfait pour atterrir est toujours exploité par un agriculteur, et les parapentistes sont rarement conscient des dégats qu'ils causent en piétinant l'herbe, en effrayant les troupeaux et en oubliant de refermer des clôtures après leur passage. Le strict minimum est donc de demander une autorisation pour atterrir dans un champ, surtout si le vol rando est une sortie de groupe (10 parapentistes piétinent plus d'herbe qu'un seul).
Heureusement, dans les alpes un grand nombre de sommets sont à portée de vol d'un terrain d'atterrissage officiel.
Précautions[]
L'aspect sauvage du vol rando qui rend cette pratique si attractive implique aussi de prendre quelques précautions supplémentaires.
Aérologie changeante sur site inconnu[]
Le décollage et/ou l'atterrissage étant nouveaux à chaque vol, il faut être parfaitement autonome sur site inconnu et savoir repérer les pièges (obstacles et turbulences probables à l'atterrissage). Étant donné qu'il n'y aura probablement personne d'autre en l'air à cet endroit, il faut soit être accompagné d'un pilote de bon niveau pouvant faire office de fusible, soit être soi-même capable de juger des conditions aérologiques pour prendre la décision de décoller ou de redescendre à pieds. Il faut aussi savoir anticiper l'évolution probable des brises car entre le début de la randonnée et le décollage, le vent à l'atterrissage aura eu le temps d'évoluer.
Savoir renoncer et être capable de redescendre à pieds[]
De plus, après une longue et difficile montée avec le poids d'un sac de parapente sur le dos, il peut être difficile de renoncer à un vol même si les conditions météo semblent limites. Il est pourtant très important de savoir renoncer. Toute randonnée doit être planifié en tenant compte d'une éventuelle descente à pieds ; attention à ne pas vous laisser piéger par la nuit en partant trop tard ou en attendant trop longtemps au somment, et à ne pas sous-estimer l'effort physique que demande la descente. Ne pratiquer que de la randonnée avec redescente en vol ne permettant pas d'entrainer tous les muscles spécifiques à la descente, il est préférable de faire aussi de temps en temps des randonnées classiques (sans emporter son aile).
Mettre toutes les chances de son côté[]
L'automne et l'hiver sont des saisons où l'aérologie est souvent plus calme. En toutes saisons, c'est tôt le matin avant l'installation ou le renforcement des brises de vallées que l'aérologie sera la plus propice pour maximiser les chances de décoller. La présence d'un anticyclone centré sur la région assurera un vent faible à toutes les altitudes.
Utiliser du matériel léger permet de moins se fatiguer à la montée et de conserver suffisament d'énergie pour décoller en sécurité. Enchainer plusieurs tentatives de décollage dans de la neige peut être vraiment épuisant, surtout en altitude où l'oxygène se fait plus rare.
Liens externes[]
- Topos de vols randos :